Page:Leslie - Histoire de la Jamaïque, partie 1, trad Raulin, 1751.djvu/150

Cette page a été validée par deux contributeurs.

fuite, & lorſque les Eſpagnols eurent abandonné l’iſle, le miſérable qui avoit mené cette troupe infortunée à la boucherie, étant tombé entre nos mains, il fut traité comme le méritoit ſa perfidie.

Cette funeſte aventure nous abbatit de nouveau le courage, & nous fit voir la néceſſité d’être plus ſur nos gardes : auſſi nous portâmes dans la ſuite la vigilance bien loin. Au bout de quelques mois, nos ennemis venant à ſe laſſer de leurs demeures ſauvages, & des fatigues qu’ils étoient contraints d’eſſuyer ; comparant d’ailleurs la différence qu’il y avoit entre jouir des commodités & de l’abondance d’une ville, avec le ſoin pénible de ſe tenir cachés dans les montagnes & les précipices ; entre les douceurs de la paix & les