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res leur compte. Tout ce qu’on y pouvoit charger étoit des cuirs, du poivre, & des noix de cacao, le tout même en petite quantité. Ainſi ces premiers habitans de la Jamaïque s’étoient rendus indignes du nom d’hommes par leurs cruautés, & inutiles à la ſociété humaine par leur indolence. Le maſſacre d’une multitude incroyable de pauvres créatures ſimples & ſans malice, qu’ils avoient impitoyablement egorgées, n’avoit eu d’autre prétexte que de ſe rendre uniques & paiſibles poſſeſſeurs d’une Iſle qu’ils ne voulurent pas prendre la peine de cultiver. En effet, peu de gens ſe ſoucierent de venir s’y établir, hors ceux qui ne pouvoient faire mieux, ou qui y étoient forcés par quelque événement ; car tous ceux qui étoient en