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— Eh bien ! que faire ? répondais-je ; — si, méprisant la loi et la religion, tu as violé la foi conjugale, il faut en subir les conséquences.

De jour en jour elle devenait plus triste, ses larmes et ses jérémiades m’assommaient ; à chaque instant aussi elle me promettait de l’argent. Une fois, enfin, elle vint nous faire ses adieux.

— Écoute, Ivan (elle savait que je m’appelais ainsi), écoute, commença-t-elle, — ce que je vais te dire. Il va venir lui-même nous trouver ici.

— Qui cela ? demandai-je.

Elle m’expliqua qu’il s’agissait du remonteur.

— Eh bien ! qu’est-ce que cela me fait ?

La dame m’apprit que la nuit précédente il avait gagné énormément d’argent au jeu et que, désirant lui faire plaisir, il avait résolu de me donner mille roubles pour que je lui rendisse sa fille.

— Je ne ferai jamais cela, déclarai-je.