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— Alors le Bon silence ne vous a pas servi à grand’chose ?

— Je ne puis pas savoir : je me contiens autant que possible, je tâche de me taire, mais l’esprit est plus fort que moi.

— Qu’est-ce qu’il vous dit donc ?

— Il répète toujours la même exhortation : « Arme-toi ! »

— Est-ce que vous vous disposez à aller vous-même faire la guerre ?

— Mais comment donc ? Certainement ! J’ai le plus grand désir de mourir pour le peuple.

— Bah ! Vous irez combattre en froc et en soutane ?

— Non, je quitterai alors l’habit monastique et je revêtirai l’uniforme.

Ayant ainsi parlé, le voyageur enchanté, comme s’il se trouvait encore sous l’influence de l’esprit prophétique, s’absorba dans une méditation silencieuse, qu’aucun de nous ne se permit d’interrompre par une nouvelle question. D’ailleurs, qu’aurions-nous pu encore