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— Oui ; le père igoumène dit que toutes ces visions m’apparaissaient, parce que je n’allais pas assez souvent à l’église ; en conséquence il me retira mes fonctions de cocher et décida que désormais je resterais en permanence près de la grille pour allumer les bougies. Mais, dans mon nouvel emploi, je fus tracassé plus que jamais par ces vilains petits diables, et finalement je leur dus de sérieux ennuis. Le jour du Sauveur mouillé[1], aux premières vêpres, pendant la bénédiction des pains, le père igoumène et les moines prêtres se tenaient au milieu du temple, comme l’exigeait la cérémonie ; une vieille dévote venue en pèlerinage me donna une petite bougie en me priant de l’allumer à l’occasion de la fête. Je m’approchai du lutrin et, au moment où je voulais poser cette bougie devant l’image du « Sauveur sur les Eaux », j’en fis tomber une autre. Comme je me mettais en devoir de réparer ma maladresse, voilà que je fais choir

  1. Fête qui se célèbre à l’ouverture du carême de l’Assomption.