Naturellement, s’il n’a pas même épargné l’apôtre saint Paul, et si ce dernier écrit dans une épître que « l’ange de Satan lui a été donné dans sa chair », pouvais-je, moi, homme pécheur et faible, échapper à ses persécutions ?
— Qu’est-ce que vous avez donc eu à souffrir de sa part ?
— Bien des choses.
— De quelle espèce ?
— Toutes sortes de vilenies ; dans le principe, avant que j’eusse triomphé de lui, j’ai même connu des séductions.
— Et vous avez triomphé de lui, du diable lui-même ?
— Sans doute ; n’est-ce pas pour cela qu’on va au couvent ? Du reste, pour dire la vérité, je n’en serais pas venu à bout tout seul, mais je fus aidé par les conseils d’un vieux religieux fort avancé dans les voies de la perfection ; c’était un homme d’expérience et il savait profiter de toute tentation. Je lui avouai que j’avais toujours sous les yeux la vision