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— Mais, qu’est-ce que je pouvais faire d’autre ? Je n’avais pas le choix. Du reste, je m’y trouve bien.

— Vous avez pris goût à la vie monastique ?

— Oui, je l’aime beaucoup ; c’est une existence tranquille qui ressemble fort à celle qu’on mène au régiment ; vous n’avez à vous inquiéter ni du vêtement ni de la nourriture, et la seule chose qu’on exige de vous, c’est que vous obéissiez à vos supérieurs.

— Et cette obéissance ne vous pèse pas quelquefois ?

— Pourquoi donc me pèserait-elle ? Plus l’homme obéit, plus il vit paisiblement. Pour ce qui est de moi en particulier, la règle du couvent ne me gêne pas du tout : je ne vais à l’office et à l’église que quand je désire y aller, et j’exerce le métier auquel je suis accoutumé. Lorsqu’on me dit : « Attelle, père Izmaïl » (c’est le nom que je porte maintenant), j’attelle ; si on me dit : « Père Izmaïl, dételle, » eh bien, je dételle.

— Permettez ! observâmes-nous : — ainsi,