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— Aie soin d’elle, mon à demi honoré Ivan Sévérianoff ; toi, tu es un artiste, tu n’es pas un musard comme moi, mais un véritable artiste dans toute la force du terme, voilà pourquoi tu sais causer avec elle de façon à vous amuser tous les deux ; moi, ces « émeraudes » et ces « rubis » me font dormir.

— Pourquoi cela ? répliquais-je ; — ce sont des mots d’amour.

— Oui, mais ce n’en est pas moins bête et assommant.

Je ne répondais pas, seulement je devins dès lors le visiteur assidu de Grouchka : en l’absence du prince, je me rendais régulièrement deux fois par jour au pavillon occupé par la Tsigane et la distrayais de mon mieux.

Ce métier n’était pas une sinécure, car elle se plaignait toujours.

— Mon cher, mon bon ami Ivan Sévérianovitch, me disait-elle, — la jalousie me tourmente cruellement, mon chéri.

Moi, comme de juste, j’essayais de la tranquilliser :