thé dans son appartement avec le prince, mais, bien entendu, à une table particulière ou sur l’appui d’une fenêtre. Si elle se trouvait seule, elle me faisait asseoir sans cérémonie à côté d’elle. Ainsi se passa un certain temps, mais le prince devenait de plus en plus sombre ; un jour, il me dit :
— Sais-tu une chose, Ivan Sévérianoff ? mes affaires vont très mal.
— Comment vont-elles mal ? répliquai-je : — grâce à Dieu, vous vivez convenablement et rien ne vous manque.
À ces mots, il se fâcha soudain.
— Que vous êtes bête, mon à demi très honoré ! « Rien ne me manque ! » Qu’est-ce que j’ai donc ?
— Vous avez tout ce qu’il vous faut.
— Ce n’est pas vrai, je suis dans la misère, je dois maintenant regarder à une bouteille de vin pour mon dîner. Est-ce que c’est une vie ? Est-ce que c’est une vie ?
« Voilà ce qui te désole ! » pensai-je et je répondis :