trouvai que de la menue monnaie, des pièces de quatre kopeks, de deux grivnas, etc. « Ce n’est pas assez, décidai-je, il serait inconvenant de donner cela à une telle enchanteresse ; je n’oserais pas me montrer si ladre devant tout le monde. » Du reste, les messieurs disaient au tsigane, assez haut pour que leurs paroles arrivassent jusqu’à moi :
— Eh ! Basile Ivanoff, pourquoi ordonnes-tu à Grouchka de régaler ce moujik ? C’est blessant pour nous !
À quoi il répondit :
— Chez nous, messieurs, tout visiteur est accueilli avec égards, et ma fille connaît les coutumes traditionnelles des tsiganes ; d’ailleurs, vous n’avez pas lieu d’être blessés, car vous ne savez pas encore comme parfois un homme du peuple peut apprécier la beauté et le talent. On en a vu plus d’un exemple.
Le langage des barines me froissa.
« Ah ! que le loup vous croque ! pensai-je. Parce que vous êtes plus riches que moi, croyez-vous donc avoir aussi plus de sen-