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XII

Dès que j’eus été mis à la porte du traktir, mon premier mouvement fut de m’assurer si mon portefeuille était encore dans ma poche : il ne l’avait pas quittée. « À présent, pensai-je, il s’agit de le rapporter sain et sauf à la maison ». Mais la nuit était la plus sombre que vous puissiez vous imaginer. Vous savez, chez nous, dans le pays de Koursk, il y a souvent en été de ces nuits sombres mais tièdes et douces : au ciel, les étoiles brillent comme des lampions, tandis qu’à la surface du sol règne une obscurité à couper au couteau… D’autre part, les foires sont le rendez-vous d’une foule de gens sans aveu et on entend assez souvent parler d’attaques nocturnes. J’avais bien conscience de ma force, mais je me disais, d’abord, que j’étais ivre, et, ensuite, que si dix individus ou plus venaient à m’as-