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secret de ta sagacité. Je donnerais gros pour le posséder.

— Je n’ai aucun secret, répondis-je, — c’est chez moi un don de nature.

Il insista néanmoins :

— Allons, apprends-moi comment tu juges si bien de la valeur d’un cheval. Et, pour que tu ne me soupçonnes pas de vouloir te filouter ton secret, tiens, voici cent roubles.

Que faire ? Je haussai les épaules et nouai l’argent dans mon mouchoir.

— Soit, commençai-je ensuite, — je vais vous dire ce que je sais, veuillez l’écouter pour votre instruction ; mais si vous ne retirez aucun profit de mes enseignements, je décline d’avance toute responsabilité à cet égard.

— C’est entendu, dit-il, — que je profite ou non de tes leçons, ce ne sera pas ta faute. Maintenant, parle.

— La première chose, repris-je, — l’essentiel, si l’on veut se faire une idée juste de ce qu’est un cheval, c’est de se mettre en bonne