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de mes ennemis car, si alors ils m’avaient attaqué, les braves paysans, à qui je rendais service, m’auraient prêté main forte. Les Tsiganes ne s’y frottèrent pas, mais ils cherchèrent à se venger d’une autre manière : ils répandirent le bruit que j’étais un sorcier et qu’il y avait de la diablerie dans mon fait. Bien entendu, cela n’avait pas le sens commun. Comme je vous l’ai dit, j’ai un don pour le cheval et j’enseignerais très volontiers ma science à quiconque voudrait l’acquérir, mais elle ne profitera à personne.

— Pourquoi cela ?

— Personne ne comprendra, parce qu’il est indispensable d’avoir pour cela un don inné. J’en ai fait plus d’une fois l’expérience, mes leçons n’ont jamais servi à rien ; mais si vous le permettez, nous reviendrons plus tard sur ce sujet. Lorsque la renommée de mon extraordinaire pénétration se fut répandue dans les foires, un remonteur, un prince, s’il vous plaît, m’offrit cent roubles.

— Mon ami, me dit-il, — révèle-moi le