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— Si tu n’en as pas, reprit-il, — ici, on te mettra en prison.
— Eh bien ! répliquai-je, — je vais rester avec vous : je suppose que chez vous on peut vivre même sans passeport ?
— En effet, dit-il, — chez nous on n’a pas besoin de passeport pour vivre, mais il en faut un pour mourir.
— Pourquoi cela ? questionnai-je.
— Mais comment le pope t’inscrira-t-il, si tu n’as pas de passeport ?
— En ce cas, qu’est-ce qu’on fera de moi ?
— Nous te jetterons à l’eau, et tu seras mangé par les poissons.
— Sans pope ?
— Sans pope.
J’étais un peu gris ; ces paroles m’épouvantèrent à un tel point que je fondis en larmes. Le pêcheur se mit à rire.
— J’ai dit cela pour plaisanter, expliqua-t-il : — meurs hardiment, nous t’enterrerons dans le sol natal.