bords de leur fleuve, le Daria, et là on lui paierait le prix convenu.
Cette proposition rendit fort perplexes ceux à qui elle était faite ; nos Tatares ne savaient s’ils devaient ou non l’accepter ; on les voyait soucieux comme des gens qui fouillent le sol pour y chercher de l’or ; évidemment, ils avaient de la défiance.
Mais, après avoir d’abord procédé par la douceur, les deux inconnus eurent recours à la menace.
— Amenez vos chevaux, dirent-ils, — sinon, il pourra vous arriver malheur : Talafa est notre Dieu et il a envoyé son feu avec nous. Craignez de vous attirer sa colère.
Ce premier essai d’intimidation ne produisit pas grand effet. Les Tatares n’avaient jamais entendu parler de Talafa : en hiver, dans la steppe, qu’est-ce que ce dieu pouvait leur faire avec son feu ? Rien, assurément, pensaient-ils. Mais l’individu à barbe noire, qui était venu de Khiva en khalat rouge, reprit la parole :
— Si vous ne nous croyez pas, déclara-t-il,