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que jamais je ne me serais lassé de l’entendre, tant il parlait bien. D’abord, je lui posai une objection : « Qu’est-ce que c’est, lui dis-je, qu’une religion comme la vôtre où il n’y a pas de saints ? » Mais il répondit qu’il y avait aussi des saints dans le judaïsme et il nous les fit connaître d’après le Talmud….. C’était fort intéressant. Ce Talmud, nous apprit-il, avait été composé par le rabbin Iavez-ben-Lévi, un personnage si savant que les pécheurs ne pouvaient supporter sa vue ; à peine l’avaient-ils regardé qu’ils étaient tous frappés de mort. C’est pourquoi Dieu le fit comparaître en sa présence et lui dit : « Eh ! savant rabbin Iavez-ben-Lévi ! C’est beau d’être aussi savant que tu l’es, malheureusement tous mes Juifs sont dans le cas de périr à cause de toi. Ce n’est pas pour cela que je leur ai fait traverser la mer et le désert sous la conduite de Moïse. Sors donc de ton pays et va demeurer là où personne ne pourra te voir. » Le rabbin Lévi se rendit à l’endroit même où était situé autrefois le paradis terr-