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— Parce que nos princes ont l’âme faible ; ce ne sont pas des gens courageux et leur force est tout à fait nulle.

Le khan reconnut la justesse de mes paroles.

— J’ai bien vu, en effet, observa-t-il, — que parmi eux il n’y a pas de véritables amateurs ; quand ils veulent se procurer quelque chose, ce n’est jamais qu’avec de l’argent.

— C’est la vérité, confirmai-je : — sans argent ils ne peuvent rien.

Quant à Agachimola, il était le khan d’une horde éloignée dont les troupeaux de chevaux paissaient tout près de la mer Caspienne. Comme il tenait beaucoup à avoir un médecin, il m’invita à venir donner des soins à sa femme et promit plusieurs têtes de bétail à Emgourtchéeff s’il me laissait partir. Emgourtchéeff y consentit. M’étant muni d’aloës et de galanga, je me mis en route avec Agachimola et nous galopâmes à bride abattue pendant huit jours.

— Vous voyagiez à cheval aussi ?