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de Bakchéï. Comprends-tu cela maintenant ?

— Oui, à présent je comprends, répondis-je.

En effet, je commençais à saisir cette escrime asiatique, et c’était pour moi une question très intéressante que celle des meilleurs procédés à employer dans un cas semblable.

— Voici qui est encore très important, continua mon obligeant voisin : — remarque comme le jeu de la physionomie est bien réglé chez ce maudit Tchepkoun : suivant qu’il donne ou reçoit un coup de fouet, il cligne plus ou moins les yeux, — cela vaut mieux que de les écarquiller comme fait Bakchéï. En outre, Tchepkoun serre les dents et se mord les lèvres, en quoi il a encore raison, car en fermant la bouche, on prévient la combustion à l’intérieur.

Je ne laissais rien perdre de ces curieuses observations ; ayant moi-même examiné attentivement les deux adversaires, je compris à mon tour que Bakchéï était voué à une défaite inévitable : ses yeux devenaient de plus en plus hagards et ses lèvres contractées décou-