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LES OISEAUX

pour pomper et sucer le suc des fleurs. Les coléoptères et la plupart des insectes ont une bouche très-étroite et armée de pinces très-petites, sous forme souvent de mandibules cornées.

Or, le bec de l’oiseau n’est, en quelque sorte, qu’un agrandissement des mandibules de l’insecte. Grâce à cette pince, aux extrémités aiguës comme des aiguilles, il peut facilement pratiquer l’élimination en détail, détacher une petite graine du duvet qui l’entoure, saisir un œuf d’insecte dans la poussière, ce qui prouve une fois de plus que l’oiseau est avant tout un éliminateur, et sous ce rapport une espèce de gros insecte.

Si telle est la forme générale des mandibules de l’oiseau, elles varient beaucoup selon le genre d’élimination qui est assigné à chaque espèce. Pour en désigner les variétés principales, les auteurs ont francisé le mot latin rostrum, bec, et ils lui ont adjoint d’autres mots latins qui le caractérisent au moyen de comparaisons.

Pour suivre, à ce sujet, l’ordre que nous avons adopté dans l’énumération des espèces d’éliminateurs, parlons d’abord du bec des oiseaux végétalivores.

La plupart des oiseaux qui ont été chargés d’éliminer les graines en ont reçu un bien pointu, mais très-conique, renforcé à la base et proportionné à la grosseur et à la force du travailleur. Grâce à cet instrument, l’oiseau non-seulement détache la graine de son enveloppe, mais encore il la concasse. De là le genre appelé par les auteurs gros bec et conirostre. Le bec du pinson ordinaire pèse 30 centigr. celui du gros-bec 2 gr. 20 centigr. ; tandis que