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« Il est d’autres plantes dont les graines, profondément enfouies dans le sol, n’ont pu reproduire leur espèce jusqu’au moment où des travaux de terrassement ont replacé ces graines dans des conditions favorables ; ainsi l’Atriplex nitens avait été cultivé au Jardin des Plantes de Nancy par Willemet père, mort en 1807, et cette plante n’y reparut plus jusqu’en 1839, époque où le terrain, depuis longtemps inculte, ayant été remué, elle s’y montra en abondance[1] ».

« M. Jacques a vu reparaître, après quarante ans, dans des circonstances analogues, l’Inula Pulicaria aux environs de Neuilly[2]. Suivant Dawies, des graines de Datura-Stramonium ont germé après avoir été enterrées pendant plus d’un siècle, et les plantes se sont bien développées[3] ».

« M. Teinturier rapporte le fait suivant : « À Rouen, en 1844, on exécuta des travaux de défoncement le long de la maison de détention et on se servit, pour remblayer, de terre extraite de la cour de la chapelle, à 1m 60 de profondeur. Cette terre faisait partie de la couche naturelle du sol, autrefois marécageux, mais qui, assaini par des travaux de desséchement que fit exécuter le cardinal Georges d’Amboise, fut converti en jardin, vers l’an 1530. Lorsque, en 1606, le noviciat des Jésuites fut établi dans ce local, le jardin fut couvert de remblais sur une épaisseur de 0m 60. C’est donc après 242 ans que la terre de ce jardin a été ramenée à la surface et mise en contact avec l’air, et dès la

  1. Godron, De l’espèce et des races, t. I, p. 148.
  2. Annales de Flore et de Pomone, 1834, p. 193.
  3. Welsh Botany, p. 23.