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125 tiges à 76 grains chacune, soit 9.348 grains[1].

Tous les végétaux ne se reproduisent pas aussi puissamment les uns que les autres ; mais leur fécondité, est toujours bien plus considérable que ne le réclame la conservation de l’espèce.

De plus, certains d’entre eux conservent très-longtemps leur faculté germinative, ainsi qu’il résulte des citations suivantes :

« C’est un fait connu que les graines de certains végétaux, enfoncées suffisamment dans le sol pour être à l’abri de l’air et de l’humidité, peuvent s’y conserver pendant un temps souvent très-long, sans perdre leur faculté germinative ; mais, si quelque circonstance fortuite les place dans les conditions nécessaires à la germination, elles se développent et reproduisent exactement les mêmes plantes que les graines de même espèce qui ne datent que de l’année précédente. Aussi, dans les forêts qui s’exploitent en coupes réglées, on voit naître, après chaque exploitation, des espèces d’arbres qui ne faisaient pas partie des essences composant la forêt abattue ; c’est ce qu’on nomme la recrue. Après chaque coupe, cette recrue est formée des mêmes espèces ; il faut donc admettre que les graines de ces arbres se conservent dans le sol pendant la période de vingt, de trente, de cinquante et même de cent ans que peut durer la végétation de l’essence principale. En France, ce sont spécialement les Salix cinerea et capræa, le tremble, le bouleau, les genêts, les ajoncs, les bruyères, etc., qui caractérisent la végétation temporaire du sol des forêts[2]».

  1. Bossin, Rapport à la Société d’agriculture de Nancy, 3 févr. 1838.
  2. Godron, De l’espèce et des races, t. I, p. 147.