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LES OISEAUX

la Société centrale d’agriculture, qui se compose des hommes les plus considérables de notre pays et les plus compétents sur cette matière, de la Société protectrice des animaux, de celle d’insectologie ; c’est celle des conseillers généraux, du gouvernement, du conseil d’État ; c’est l’opinion d’où sont sorties toutes les législations étrangères et quelles législations, Messieurs ? Celles de pays de lumière et de liberté : de l’Angleterre, de la Suisse et de l’Amérique.

« Quand on vous dit que la loi de 1844 arme les préfets d’un pouvoir suffisant, je réponds que c’est une illusion complète.

« La loi de 1844 existe depuis longtemps, et, sous l’empire de cette loi, nous avons toujours vu décroître le nombre des oiseaux et s’augmenter celui des insectes destructeurs. La loi de 1844 ne suffit pas, parce qu’elle ne donne aux préfet que des pouvoirs facultatifs ; elle ne suffit pas, parce que les préfets se trouvent en présence de certaines exigences locales, de certaines habitudes de plaisir et de distraction auxquelles ils n’osent pas résister, parce qu’ils comptent aussi, — et c’est par là que je termine, — avec ces considérations électorales qu’on évoquait devant vous et que je n’hésite pas à proclamer détestables en cette matière.

« Oui, Messieurs, toutes les fois que des considérations électorales viennent influer sur l’application des lois d’intérêt public, d’intérêt général, comme celle dont nous avons l’honneur de vous proposer l’adoption, elles ne peuvent que fausser toutes les notions du juste et du vrai, peser sur l’administration d’un poids dangereux pour elle-