ver des refuges ou d’établir leurs nids. On ne trouble nulle part l’harmonie de la nature sans causer des perturbations.
« S’il est vrai que les oiseaux ne détruisent pas tous les insectes nuisibles, s’il est réel qu’ils n’atteignent pas certaines espèces, il ne demeure pas moins avéré que les oiseaux contribuent singulièrement à limiter la propagation de beaucoup d’insectes. M. Perris tombe dans une grave erreur, lorsqu’il admet que les oiseaux détruisent autant d’insectes utiles, c’est-à-dire d’espèces carnassières que d’insectes nuisibles, c’est-à-dire d’espèces phytophages. Les premières ont des moyens de se soustraire bien autrement sûrs que les secondes.
« Des recherches poursuivies pendant de longues années ont fourni mille preuves que les oiseaux ne s’emparent que rarement d’insectes carnassiers. Ces preuves, nous les tenons des observations de Florent-Prévost qui, durant près d’un demi-siècle, a ouvert l’estomac d’une multitude d’oiseaux ; nous les tenons encore des recherches plus récentes dues à M. Millet, ancien inspecteur des forêts. Cet habile investigateur, ayant constaté que les oiseaux granivores nourrissent leurs jeunes presque exclusivement d’insectes, sur une quantité d’oiseaux pris au nid, il a été reconnu que l’estomac était surtout rempli de charançons, de chrysomèles, de chenilles, de larves de tenthrèdes, c’est-à-dire d’insectes phytophages. Les mouches figuraient ensuite pour une part sensible ; les espèces carnassières n’ont jamais été rencontrées que d’une façon exceptionnelle. M. Perris se trompe encore, lorsqu’il suppose que les oiseaux ne savent pas découvrir les insectes