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LES OISEAUX

CHAPITRE V.


Limitation du droit que nous avons de tuer les oiseaux.

§ 1. — CE DROIT N’EXISTE PAS QUAND LA CHAIR EST MAUVAISE ; QUAND, ÉTANT DE BONNE QUALITÉ, ELLE EST D’UN POIDS INSIGNIFIANT ; QUAND, LA CHAIR AYANT PLUS D’IMPORTANCE COMME QUALITÉ ET COMME POIDS, LA MORT DE L’OISEAU QUI LA FOURNIT DOIT NOUS PRIVER DE SERVICES CONSIDÉRABLES.
Il en résulte que nous devons épargner entièrement ou presque complétement les oiseaux de petite taille, ceux qui, comme ouvriers ou artistes, nous rendent le plus de services.
La destruction des oiseaux gibier doit être telle que leur production dans l’avenir soit supérieure ou au moins égale à celle de l’année précédente.

Il s’en faut de beaucoup que le droit de tuer l’oiseau soit sans restriction, et il ne faut pas se lasser de le dire, à une époque où tant de personnes ne voient dans cet être autre chose qu’un gibier.

Ce droit cesse quand la chair est mauvaise, comme celle du héron gris[1] ; quand, étant de

  1. La plupart des hérons que l’on tue sont d’une maigreur excessive. Buffon, annoté par Flourens, t. VIII, p. 62.

    Par sa maigreur, il dit que le Carême, pour lui, dure douze mois par an. Toussenel, Monde des oiseaux, pr. 321.

    Sa chair est immangeable. Toussenel, id., p. 321.

    Sa chair a une odeur huileuse et paludéenne. Vicomte de Dax, Journal des chasseurs, année 1861.