Page:Lescuyer - Les oiseaux dans les harmonies de la nature.djvu/176

Cette page a été validée par deux contributeurs.
172
LES OISEAUX.

qu’il en fût ainsi, il aurait pu lui donner le mutisme de l’insecte et la laideur de la chauve-souris.

L’oiseau a donc été créé pour nous convier aux joies de l’esprit et du cœur, pour exciter notre foi et nos espérances, en développant le sentiment du beau, du vrai et du bien.

On comprend que l’homme ait quelquefois choisi l’oiseau pour symboliser de grandes idées.

C’est ainsi que l’alouette et le coq ont servi d’emblème à la Gaule, et que l’aigle est devenu celui de plusieurs nations de l’Europe ancienne et moderne.

On trouve, dans les armoiries de la noblesse, l’aigle, le grand-duc, la cigogne, le héron, la grue, le pélican, la tourterelle, la perdrix, le merle, etc.

Quelques familles nobles ont même tenu à porter le nom d’un puissant oiseau. C’est ainsi que nous avons, en France, M. le marquis de l’Aigle, M. Épervier de Béron, MM. Faucon de Mayac et de Villaret.

Enfin, n’était-il pas bien naturel que l’oiseau eût une part de nos affections ? Si cela était possible, nous en ferions volontiers l’hôte habituel de nos maisons.

On ne peut traverser une ville, un village, sans voir bon nombre de jolies cages, qui sont l’objet des soins les plus minutieux et les plus assidus, et il est à remarquer que, dans le château, la maison bourgeoise et la chaumière, l’oiseau est comme la fleur, l’indice de goûts élevés et de sentiments généreux.

Chaque année, à Paris, cinq industriels fabriquent pour 100,000 francs de cages portatives, et on y vend en plus, pour 200,000 francs de grandes volières.