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DANS LES HARMONIES DE LA NATURE.

Les formes des oiseaux sont toujours complétement en rapport avec leur spécialité de travail et elles ont toutes la beauté et la grâce qui leur conviennent le mieux.

Les harmonies organiques ne sont pas moins remarquables dans les détails que dans l’ensemble. On peut en juger par la beauté d’une plume.

Les couleurs des yeux, du bec, des pieds et surtout des plumes sont si merveilleusement combinées qu’elles caractérisent distinctement et embellissent chacune des milliers d’espèces connues, d’après son sexe, son âge et les saisons. Les plumages gris, qui ont été départis au plus grand nombre dans nos pays tempérés, ont eux-mêmes reçu des nuances et des variétés de dessins qui leur donnent un cachet particulier. Il est d’ailleurs beaucoup d’oiseaux, surtout dans les pays chauds, qui, comme les papillons et les minéraux, ont été dotés des plus riches couleurs, et ils ont souvent fourni des parures aux femmes et aux guerriers.

Un grand nombre d’oiseaux sont de véritables musiciens ; toujours et partout ils prodiguent leurs concerts ; et ils les donnent à ceux qui sont déshérités des joies du monde et des délicatesses de la musique du Conservatoire.

Les oiseaux de nos contrées possèdent dans leur voix plus de timbres divers que les plus grands orchestres.

Ils se jouent des commas de notre gamme, et, dans la libre carrière qu’ils parcourent, ils trouvent des hardiesses originales qui ne produisent jamais rien de discordant pour l’harmonie ; ils abordent une bonne partie de notre échelle des