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LES OISEAUX.

Comment, en entrevoyant quelques-unes des harmonies du monde des oiseaux, ne pas se sentir profondément ému et saisi d’admiration et d’amour ?

N’est-ce pas merveilleux que, sous les apparences de la liberté ou même du caprice, les oiseaux forment les rouages d’une immense et bienfaisante machine qui englobe notre monde, que certains de ces rouages fonctionnent souvent en quelques jours sur un espace de plusieurs centaines de lieues, avec une régularité et une grâce parfaites, selon les desseins du Créateur. Malgré ses nombreuses et élégantes évolutions, l’hirondelle va, en huit jours, d’Angleterre en Guinée !

Dans l’exposé qui précède, combien de fois n’avons-nous pas eu l’occasion d’admirer le rôle si remarquable de l’oiseau dans les grandes harmonies de l’élimination ? À d’autres points de vue, il n’est pas moins digne d’attention.

Il est un chef-d’œuvre de mécanique, la plus admirable des machines agricoles, le modèle des machines de locomotion aquatique et probablement aérienne[1]. Aussi, les palmipèdes ont donné l’idée de la rame, les nageurs et les plongeurs ont servi de modèle pour la construction et la décoration des navires.

  1. En 1808, un horloger de Vienne, Jacob Degen, s’était construit deux ailes d’une surface totale de 10 mètres carrés, avec lesquelles il s’élevait en 30 secondes à la hauteur de 16 mètres, quand le poids de son corps était réduit à 35 kilogrammes, par une corde lestée d’un contre-poids ; ou bien il se faisait hisser par un petit ballon jusqu’à une hauteur de 100 et 200 mètres et descendait ensuite doucement avec des temps d’arrêt et en profitant parfois du vent pour remonter un peu. (Revue des Deux-Mondes, 1er  avril 1870.) Il est probable qu’on arrivera à la navigation aérienne par l’étude approfondie du vol de l’oiseau.