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LES OISEAUX

les feuilles, quand les vers, sous forme d’insectes parfaits, se montrent au grand jour.

On peut donc croire que ces granivores sont pour les insectivores ce que sont des chevaux de renfort pour l’attelage arrivé au pied d’une montagne.

Or, et de même qu’il fallait nourrir ces chevaux de renfort, quand l’attelage n’avait pas besoin d’eux, de même il faut entretenir ces granivores, quand les insectes ne sont pas accessibles.

Du reste, quand, en hiver, les oiseaux insectivores proprement dits sont partis dans le Midi et que, pendant quelques jours, le soleil réchauffe la terre, beaucoup d’insectes sortent de leurs retraites, et les granivores, comme le moineau, le pinson et le bruant jaune, se livrent à leur recherche et à leur chasse.

Il arrive ainsi qu’un granivore peut toujours rester au poste où il est, sans souffrir les difficultés de grands déplacements et sans craindre la famine.

Reste encore à savoir si, en mangeant une graine, une cerise douce, l’oiseau, qui devine la retraite de l’insecte beaucoup mieux que le chasseur celle du gibier, ne cherche pas souvent une graine, un fruit, pour avoir les insectes qui les rongent.