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que le passé ; les actions héroïques du plus grand roi du monde remplissaient plusieurs tentures.

Ici du démon de la Thrace
Il a le port victorieux ;
Les éclats redoublés qui partent de ses yeux
Marquent sa belliqueuse audace.
Là, plus tranquille et plus serein,
Il gouverne la France en une paix profonde ;
Il fait voir par ses lois que le reste du monde
Lui doit envier son destin.
Par les peintres les plus habiles,
Il y paraissait peint avec ses divers traits ;
Redoutable en prenant des villes,
Généreux en faisant la paix.

Ces sages fées avaient imaginé ce moyen pour apprendre plus aisément à la jeune princesse les divers événements de la vie des héros et des autres hommes.

L’on ne voyait chez elle que par la lumière des bougies ; mais il y en avait une si grande quantité qu’elles faisaient un jour perpétuel. Tous les maîtres dont elle avait besoin pour se rendre parfaite furent conduits en ce lieu : son esprit, sa vivacité et son adresse prévenaient presque toujours ce qu’ils voulaient lui enseigner, et chacun d’eux demeurait dans une admiration continuelle des choses surprenantes qu’elle disait, dans un âge où les autres savent à peine nommer leur nourrice ; aussi n’est-on pas douée par les fées pour demeurer ignorante et stupide.

Si son esprit charmait tous ceux qui l’approchaient, sa beauté n’avait pas des effets moins puissants ; elle ravissait les plus insensibles, et la reine sa mère ne l’aurait jamais quittée de vue, si son devoir ne l’avait pas attachée auprès du roi. Les bonnes fées venaient voir la princesse de temps