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centr. vét. 1896). Il y a aussi, chez l’homme, un mélanisme partiel donnant lieu à ces taches plus ou moins étendues auxquelles le vulgaire a donné le nom d’enviés et que, dans le langage scientifique, on appelle des nœvi pigmentaires, taches rappelant plus ou moins exactement la couleur du café, du chocolat ou de certains fruits, qui auraient été convoités par la mère pendant sa grossesse. Il ne faut pas les confondre avec les simples taches de rousseur ou éphélides, qui peuvent se produire temporairement sous l’influence du hâle ou de la gestation (masque de la grossesse). Notons encore l’existence d’une tache pigmentaire bleuâtre à la région sacro-lombaire, si fréquente dans les races jaunes, qu’on l’a nommée tache mongolique. Dubreuil-Chambardel cite un enfant de 3 ans qui présentait un nœvus occupant le pourtour de la région lombo-abdominale, les fesses et le tiers supérieur des deux cuisses, de manière à simuler un caleçon de bain.

Nous passons sous silence l’hyperchromie de la maladie d’Addison ou maladie bronzée, imputable aux capsules surrénales, ainsi que les mélanoses, tumeurs particulièrement fréquentes chez les chevaux blancs ou gris clair. Elles sont du ressort de la pathologie. Les simples nœvi pigmentaires ne seraient pas sans danger s’il était vrai qu’ils ont tendance à devenir le siège de tumeurs épithéliales ?

B. Anomalies de développement. — Elles donnent lieu aux nœvi hypertrophiques, aux nœvi vasculaires, à l’ichthyose et à la sclérodermie.

Les nœvi hypertrophiques diffèrent des simples nœvi pigmentaires en ce qu’ils font saillie sur la peau environnante et en ce que les poils sont très développés à leur surface. Ils ne sont connus que dans l’espèce humaine. Il en est de très petits formant « grains de beauté », d’autres très étendus. On a signalé un homme dont la peau du dos, entièrement occupée par un nœvus hypertrophique, ressemblait à de la peau de porc.

Les nœvi vasculaires ou angiomateux sont des taches vineuses ou violacées résultant d’un excès de développement du réseau capillaire. Ils sont en général saillants comme les nœvi hypertrophiques mais dépourvus de poils à leur surface. Le vulgaire les considère aussi comme des « envies » et leur trouve complaisamment des ressemblances avec des cerises, des fraises et autres fruits rouges.