Page:Lesbre — Traité de tératologie de l’homme et des animaux domestiques, 1927.pdf/32

Cette page n’a pas encore été corrigée

CHAPITRE II

Anomalies de la peau et des phanères.

Article Ier. — PEAU

La peau peut présenter des anomalies de pigmentation et de développement.

A. Anomalies de pigmentation. — 1° Par défaut — On désigne sous les noms d’albinisme ou d’achromie une variété anormale de coloration caractérisée par l’absence complète ou partielle de pigment. Remarquons tout de suite que les hommes de race blanche ont normalement l’épiderme pigmenté ; ils ne diffèrent des nègres sous ce rapport que par le degré de cette pigmentation, qui est d’ailleurs fort variable suivant qu’ils sont blonds, bruns ou roux ; tandis que chez les albinos, il y a absence complète de pigment épidermique sur tout le corps ou sur une étendue plus ou moins grande. L’achromie peut en effet être générale ou partielle. Dans le premier cas la peau est partout d’un blanc laiteux, un peu rosé, les poils sont blancs et plus ou moins translucides ; l’iris et la choroïde sont aussi dépigmentés, en sorte que le fond de l’œil est rouge. Les lapins et les rats blancs que tout le monde connaît sont des types d’albinos. Cet albinisme complet est rare dans les animaux domestiques, excepté dans l’espèce cuniculine ; Camoin en a cependant signalé un cas chez le cheval (v. Journal méd. vét., Lyon, 1860) ; il existe bien des chevaux ladres sur toute la surface du corps, mais ils conservent généralement le pigment du fond de l’œil. Les albinos ne sont pas très rares dans l’espèce humaine, surtout parmi les nègres, tant il est vrai que les extrêmes se touchent. Les nègres blancs ne sont un paradoxe que de langage ; ce sont des individus qui appartiennent bien à la race nègre par leurs autres caractères ethniques, mais qui sont blancs de peau, de poils et ont les yeux à prunelle rouge. L’albinisme général est incontestablement une dégénérescence ; les individus qui en sont