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E. Achondroplasie. — L’achondroplasie ou chondrodystrophie est un trouble de développement du squelette, survenant pendant la vie intra-utérine, qui aboutit à un défaut de croissance des os en longueur et à des difformités plus ou moins prononcées. C’est une sorte de rachitisme spécial et incurable, évoluant avant la naissance, caractérisé par un défaut de formation et d’ossification des cartilages avec ossification périostique normale ou exagérée, de telle sorte que les os s’épaississent sans s’allonger proportionnellement et peuvent ainsi devenir difformes.


Fig. 5.Veau achondroplase anoure, avec B, sa tête vue de face pour montrer son extrême mopsie. (Thèse de Pelloquin).
1, mufle refoulé vers le front ; 2, langue ; 3, lèvre inférieure.

L’achondroplasie comporte de nombreux degrés ou variétés. A son premier degré, les individus sont viables, susceptibles même de se reproduire et de transmettre leur anomalie à leur descendance. Ainsi se sont formées les races de chiens bouledogues, d’animaux bassets, de bœufs ñatos, etc. A son dernier degré, lorsqu’il y a boursouflure des os, ramollissement des cartilages, complication de myxœdème, d’anomalies viscérales, les individus meurent en naissant ou peu de temps après.

Les variétés de siège ou de localisation ne sont pas moins remarquables. En général l’achondroplasie épargne le squelette du tronc et frappe spécialement la tête, les membres, les oreilles et la queue, c’est-à-dire les extrémités, ensemble ou séparément (v. fig. 2) ; mais il y a aussi des cas où le tronc est plus particulièrement intéressé (ex. : fig. 5). A la tête, l’achondroplasie raccourcit la base du crâne et par compensation en soulève ordinairement la voûte, elle raccourcit encore plus la face et surtout la mâchoire supérieure, car les os fibreux constituant cette dernière ne sont que les pièces de recouvrement