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D. Anasarque. — L’anasarque congénital est à rapprocher de la polysarcie au point de vue de la surabondance des parties molles ; mais cette surabondance est due à l’état hydropique du tissu conjonctif et des grandes cavités séreuses. L’anasarque congénital a été souvent signalé chez le veau. La bouffissure est telle que la conformation en est vraiment monstrueuse, parfois même chimérique : les cadavres des animaux qui en sont atteints — animaux non viables — couchés sur le ventre et aplatis par leur propre poids, les membres écartés, ont quelque chose de la tortue et du crapaud (fig. 4).


Fig. 4.Veau mort-né atteint d’anasarque.

Il n’y a pas seulement infiltration séreuse générale ; la dissection montre une extrême atrophie du squelette, des organes respiratoires, des thyroïdes, en outre maintes malformations, surtout du cœur et de l’appareil génito-urinaire. Les deux reins manquaient à un veau que nous avons étudié avec Forgeot (Journal de méd. vét. et Zool., 1904), le squelette pesait seulement 1 kil. 300, soit 1/38e du poids total. Un autre veau étudié par S. Arloing présentait une dégénérescence kystoïde des reins qui devait les annihiler fonctionnellement.

En résumé il s’agit là d’un état franchement pathologique du fœtus qui n’a sa place ici qu’en raison des déformations qu’il produit et des dystocies qui en sont souvent la conséquence.