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alimentaires, les troubles fonctionnels des glandes endocrines interviennent aussi dans cette étiologie. Il y a là une voie peu explorée qui conduirait sans doute à d’importantes découvertes. De plus en plus la conviction s’impose que la tératologie n’est le plus souvent qu’un chapitre de la pathologie de l’embryon.

Plan de l’ouvrage. — Nous étudierons successivement, les êtres anormaux unitaires et les êtres anormaux composés, ces derniers comprenant des éléments de deux ou d’un plus grand nombre de sujets.

Les unitaires se distinguent en autosites, omphalosites et parasites suivant qu’ils ont une circulation propre, qu’ils reçoivent le sang d’un jumeau par anastomose des vaisseaux ombilicaux, ou qu’ils le reçoivent de la mère directement par une greffe immédiate.

Les anomalies des autosites seront classées d’après leur siège comme il suit :

1° Anomalies du développement général ; 2° anomalies de la peau et des phanères ; 3° anomalies de l’appareil locomoteur, os, articulations, muscles ; 4° anomalies de l’appareil digestif ; 5° anomalies de l’appareil respiratoire ; 6° anomalies de l’appareil circulatoire ; 7° anomalies de l’appareil uro-génital : organes urinaires, organes génitaux de la femelle, organes génitaux du mâle, hermaphrodisme ; 8° anomalies de l’appareil nerveux ; 9° anomalies des organes des sens.

Des considérations générales termineront cette première partie.

La deuxième partie sera consacrée principalement aux monstres doubles ; il est en effet extrêmement rare de trouver des monstres plus complexes. Après une étude générale de leur étiologie et de leur classification, nous en ferons connaître les principaux types, méthodiquement classés, sur lesquels nous jetterons ensuite un coup d’œil d’ensemble. Quelques pages sur les monstres triples achèveront notre tâche.

S’il est vrai que la classification ne soit qu’une langue bien faite, il n’est pas exagéré de considérer les deux Geoffroy Saint-Hilaire comme les fondateurs de la Tératologie. Ils ne l’ont pas seulement enrichie de faits et d’idées, ils en ont créé la langue et la méthode. Considérant les anomalies comme des entités bien définies, ils se sont efforcés de les classer suivant la méthode zoologique qui pèse les caractères et les subordonne de manière à déterminer les véritables affinités. Ainsi ils ont établi des cadres où les anomalies trouvent naturellement leurs places, et une savante terminologie qui tend à les définir.