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Gurlt : Lehrbuch der pathol. anatom. der Haussangethiere, 1830 ; Gurlt : Ueber Tierische Missgeburten, etc., 1877 ; Gurlt : Die nevere litteratur uber menschliche und Tierische Missgeburten. Arch. Wirchow, 1878 ; Barkow : M. duplicia, 1828 ; Otto : Monstrorum sexcentorum descriptio anatomica, 1841 ; Forster : Die missbildungen der Menschen, 1861 ; A. Alton : De monstrorum duplicium, 1848 ; Vroliki Tabulse ud illustrandam embryog, 1849 ; AWfeld : Die missbildungen des Menschen, 1882 ; Hirst et Piersol Human Monstruosities, 1892 ; Taruffi : Storia della teratologia, 1881 à 1895 ; Schwalbe : Die Morphologie der missbildungen des Menschen und der tiere, Iéna, 1913 ; Hans Hubner : Zur kasuistik der tierischen Doppelmissbildungen, Wiesbaden, 1911.

La doctrine de la préexistence des germes ou syngenèse fit longtemps obstacle au progrès de la tératologie. D’après elle, le développement d’un être vivant quelconque, animal ou végétal, ne consisterait pas en une formation progressive à partir d’un germe non différencié, mais en un simple agrandissement qui ferait sortir peu à peu les organes de l’état d’extrême petitesse qui les rend invisibles dans l’œuf ou dans la graine. Et cet être renfermerait lui-même, grâce à une sorte d’emboîtement concentrique, toute la lignée de ses descendants. Ainsi l’on ne doutait pas que notre première mère, Eve, ait eu dans ses ovaires tout le genre humain qui devait en sortir et avait pu ainsi lui transmettre la tache originelle ! C’était une généralisation abusive de quelques constatations exactes, à savoir que la graine d’une plante phanérogame recèle une plantule en miniature, que la chrysalide d’un papillon montre sous son enveloppe le futur imago, que le bourgeon d’un arbre contient à l’état d’involution rameau qui doit en sortir avec ses feuilles et ses fleurs. Pour les uns le véritable germe des animaux était l’œuf, le spermatozoïde donnant seulement le branle au développement. Pour les autres, au contraire, c’était le spermatozoïde, la mère fournissant seulement le milieu nutritif, le terrain de la semence ; certain auteur alla jusqu’à figurer l’homonculus dans le spermatozoïde humain. Pour les spermistes comme pour les ovistes, la syngenèse impliquait, en ce qui concerne les monstres, ou bien qu’ils préexistent depuis l’origine de l’espèce, ce qui dispenserait de toute recherche étiologique à leur égard puisqu’ils seraient sortis tels quels des mains du Créateur, ou bien qu’ils se produisent au cours du développement par l’intervention de causes secondes apportant obstacle à l’accroissement régulier.