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introduction

en subissent l’empire et en prouvent l’universalité. » C’est ce qui donne tant d’intérêt et de profondeur aux études tératologiques. Elles sont un des fondements de ce que Serres appelait l’anatomie transcendante.

Depuis bientôt un demi-siècle que nous avons l’honneur d’appartenir au corps enseignant des Écoles vétérinaires, ces études nous occupent avec prédilection et l’École de Lyon en est devenue un des principaux foyers, où affluent de tous les points de la France les pièces et sujets anormaux que de zélés confrères ont journellement l’occasion de rencontrer dans l’exercice de leur profession, surtout comme accoucheurs. De nombreux travaux en sont sortis, disséminés dans divers périodiques, ainsi que deux livres intéressants dont je suis fier de compter les auteurs au nombre de mes élèves : le Précis de tératologie de L. Guinard, aujourd’hui directeur du sanatorium de Bligny, et les Anomalies de l’Homme et des mammifères de feu L. Blanc. Jusqu’à ces dernières années ces ouvrages avec les traités magistraux d’Isidore Geoffroy Saint-Hilaire et de Camille Dareste ont constitué le fonds de la bibliothèque tératologique de langue française. Il s’y est ajouté récemment trois petits volumes des plus instructifs que l’on doit à MM. Rabaud, Dubreuil-Chambardel et Chauvin (voir plus loin) ; mais ils n’envisagent la science qui nous occupe que par certains côtés. Aussi nous a-t-il paru qu’il y avait encore place dans ladite bibliothèque pour un livre classique l’envisageant dans son ensemble, chez l’homme et les animaux, à l’instar du traité d’Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, mais plus sommaire et plus abondamment illustré.

Bien que nos travaux personnels se rapportent presque exclusivement aux animaux, nous n’avons pas craint de lui donner pour titre « Traité de Tératologie de l’Homme et des animaux domestiques », attendu que les anomalies de l’Homme sont les mêmes que celles des autres mammifères. Il n’y a pas deux tératologies, l’une humaine, l’autre vétérinaire, il n’y en a qu’une. L’identité de la nature physique de l’Homme et des brutes se révèle encore