Page:Les voyages au théâtre par A. D'Ennery et Jules Verne.djvu/90

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

NÉMÉA, criant.

Au secours ! au secours !…

(Elle se dirige vers le fond de la grotte, devant laquelle pendent plusieurs serpents. Elle chancelle et tombe évanouie.)


Scène IV

Les Mêmes, ARCHIBALD, PASSEPARTOUT, puis NAKAHIRA.
une troupe de Malaises.
(À ce moment. Archibald et Passepartout paraissent à l’ouverture de la grotte, et ils aperçoivent les serpents qui en barrent l’entrée.)
ARCHIBALD.

Ah ! les malheureuses ! (Tous deux cherchent à briser cette barrière de reptiles, dont plusieurs les entourent eux-mêmes. Le serpent qui a enlacé Aouda, à la vue d’Archibald et Passepartout, pousse des sifflements horribles et montre sa gueule ouverte. Les autres reptiles s’agitent avec plus de rage dans tous les coins de la grotte. Archibald et Passepartout vont s’élancer pour sauver leurs compagnes. La scène doit être portée en ce moment à son maximum d’horreur. Mais, en ce moment, Nakahira apparaît sur la droite, suivie d’une troupe de Jeunes Malaises.)

Arrêtez ! arrêtez ! Pas un mot, pas un geste ! Nul autre que moi ne peut la sauver.

(Elle commence alors un chant doux, sorte de murmure, qui est le chant des charmeuses.)

NAKAHIRA, chantant.

Divinités mystérieuses,
Vous qui daignez subir mes lois,
Dans vos grottes silencieuses,
Dieux rampants, rentrez à ma voix !…

(À la voix de Nakahira, les serpents se redressent et rampent vers Nakahira, qui les fascine. Néméa revient à elle, comme si elle sortait d’un épouvantable rêve. Aouda, en reconnaissant Nakahira, pousse un cri. Nakahira, tout en continuant son chant, lui fait signe de ne pas parler. Tous les serpents sont tendus vers elle, aussi bien ceux du sol que ceux des parois de l’ouverture de la grotte.)