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NÉMÉA.

Ma pauvre Aouda, comme tu sembles accablée !

AOUDA.

J’avoue que je suis à bout de forces.

ARCHIBALD.

Quelques heures de sommeil vous reposeront tout à fait.

PASSEPARTOUT.

(Il se prépare à ramasser du bois et des feuilles, quand il aperçoit le foyer préparé par les Malaises.) Il est déjà venu du monde ici ! Le feu est tout préparé. Il n’y a plus qu’à l’allumer. (Il cherche une allumette dans sa poche.)

AOUDA.

Et M. Philéas, où est-il ?

ARCHIBALD.

Bon ! soyez sans inquiétude ! Il s’est rendu à la ville la plus voisine pour assurer à tout prix la continuation du voyage.

NÉMÉA.

Puisse-t-il réussir !

PASSEPARTOUT.

Oh ! il réussira.

ARCHIBALD.

Peut-être… C’est grâce à son pari insensé que nous avons subi le naufrage qui nous a jetés sur cette côte.

NÉMÉA.

Et c’est grâce à vous, monsieur Archibald, que j’existe encore.

ARCHIBALD.

Ne me remerciez pas, Néméa ! Je suis si heureux d’avoir pu vous arracher à la mort, qu’en vérité c’est moi qui vous dois la reconnaissance.

NÉMÉA.

Sans vous, j’étais engloutie dans cette mer furieuse.

ARCHIBALD.

Oui ; mais il était écrit que je vous sauverais ! C’est la conséquence naturelle de la haine qui existe entre Fogg et moi !

NÉMÉA.

Je ne comprends pas…

ARCHIBALD.

C’est bien simple ! Nous sommes ennemis mortels, le sieur Fogg et