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AOUDA.

Adieu ! adieu ! (Aux brahmanes.) Maintenant, je suis prête. (On emmène Aouda.)

FOGG, à Passepartout.

Passepartout, si nous sauvions cette femme ?

PASSEPARTOUT.

J’y pensais, monsieur.

ARCHIBALD, ironiquement.

Tiens ! Vous avez du cœur ?

FOGG.

Oui, monsieur… quand j’ai le temps. (Changement à vue.)


QUATRIÈME TABLEAU

Une nécropole des rajahs.

La nécropole royale des rajahs dans le Bundelkund. Vaste cimetière dont les tombeaux sont des monuments reproduisant toutes les fantaisies de l’architecture indoue. Quelques arbres de l’espèce des pins s’élancent entre les mausolées. Cette nécropole est une sorte de ville funéraire. Le devant de la scène est libre et forme une large place que de grands arbres ombragent de chaque côté.

Au lever du rideau, la lune éclaire splendidement la nécropole. À droite s’élève un magnifique cénotaphe devant lequel un bûcher a été préparé. Sur ce bûcher repose le corps du rajah, qui a été revêtu de ses plus beaux habits de prince. La place que sa veuve doit occuper à ses côtés est vide.

Autour de ce cénotaphe, quelques gardes. Sur la place, groupes d’Indiens, de fakirs, couchés et dormant en attendant l’heure du sacrifice. De temps en temps, une mélopée lourde et traînante, dans laquelle se répètent les noms des trois divinités de la religion indoue, Siva, Vichnou, Brahma, court à travers cette foule.


Scène I

FOGG, ARCHIBALD, PASSEPARTOUT.
ARCHIBALD.

Eh bien ?

FOGG.

Impossible de parvenir jusqu’à cette pauvre enfant !

PASSEPARTOUT.

Ces coquins qui la gardent ont fait feu sur nous.