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LE GRAND-DUC.

D’où viens-tu ?

IVAN.

De Moscou.

LE GRAND-DUC.

Tu as quitté Moscou ?

IVAN.

Le 22 août.

LE GRAND-DUC.

Et qui me prouve que tu es bien un courrier du czar, et que tu m’es envoyé de Russie ?

IVAN, présentant un papier.

Ce permis signé du gouverneur de Moscou, et qui assurait mon passage à travers la Sibérie.

LE GRAND-DUC.

Mais ce permis porte le nom de Nicolas Korpanoff ?

IVAN.

Je voyageais sous ce nom en qualité de marchand sibérien.

LE GRAND-DUC.

Tu as une lettre pour moi ?

IVAN.

J’en avais une écrite de la main du gouverneur de Moscou, mais j’ai dû la détruire pour la soustraire aux Tartares qui m’avaient fait prisonnier.

LE GRAND-DUC

Approche !… Que contenait cette lettre ?

IVAN.

Ceci : Une armée de secours venue des provinces du Nord arrivera le 28 septembre.

LE GRAND-DUC.

Le 28 septembre !

IVAN.

Que Son Altesse fasse ce jour-là, — mais ce jour-là seulement, — une vigoureuse sortie, et les Tartares seront écrasés !

LE GRAND-DUC.

Ainsi celle que nous devions tenter aujourd’hui, demain… et chaque jour, ne pourrait que nous être funeste ?… C’est dans quatre jours seulement ! … Eh bien, quoi qu’il arrive, nous tiendrons jusque-là !