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LE GRAND-DUC.

Et une étincelle a suffi pour embraser ce naphte et incendier les maisons dont les pilotis baignent dans le fleuve ! Les misérables ! employer de pareils moyens de destruction !

VORONZOFF.

C’est une guerre de sauvages qu’ils veulent nous faire ! Altesse, ils ont juré l’extermination de la ville !

LE GRAND-DUC.

Ils ne sont pas encordes maîtres d’Irkoutsk. — Général, le feu a-t-il fait de nombreuses victimes ?

VORONZOFF.

Presque tous les habitants sont parvenus à se sauver.

LE GRAND-DUC.

Que l’on secoure ces pauvres gens… qu’ils soient logés dans mon palais, dans les établissements publics, chez tous ceux que l’incendie a épargnés !

VORONZOFF.

Tous leur viennent en aide, Altesse, et rien ne leur manquera ! Le dévouement de notre population égale son patriotisme !

LE GRAND-DUC.

Bien ! bien ! Cet incendie doit être un moyen de diversion ! Dès que le feu sera localisé, que tous les défenseurs retournent aux remparts !

VORONZOFF.

À ce sujet. Altesse, j’ai à vous faire connaître une supplique pour laquelle a été invoqué mon intermédiaire.

LE GRAND-DUC

Par qui m’est-elle adressée ?

VORONZOFF.

Par tous les exilés politiques qui au début de l’invasion ont reçu l’ordre de rentrer dans la ville. Votre Altesse sait qu’ils se sont bravement battus déjà et qu’elle peut compter sur leur patriotisme.

LE GRAND-DUC.

Je le sais !… Que demandent-ils ?

VORONZOFF.

Il demandent que Votre Altesse daigne leur faire l’honneur de recevoir une députation d’entre eux.

LE GRAND-DUC.

Quel est le chef de cette députation ?