Parles-tu de ta vengeance ?
Oui, oui, de cette vengeance qui est maintenant assurée !
Elle t’échappera, si le Grand-Duc est prévenu à temps, si un courrier russe parvient jusqu’à lui !
Comment un courrier passerait-il à travers nos armées ?
Il en est un qui, sans moi, serait en ce moment sur la route d’Irkoutsk.
Parle, explique-toi.
Ivan, je suis plus près que toi du but que chacun de nous veut atteindre ! Le Grand-Duc n’est pas encore entre tes mains, tandis que j’ai en mon pouvoir cette Marfa Strogoff, dont j’ai juré la mort !
Achève.
La vieille Sibérienne a été prise au poste de Kolyvan, avec beaucoup d’autres. Mais dans ce poste, Marfa n’était pas la seule qui portât ce nom de Strogoff !
Que veux-tu dire ?
Hier, un homme a refusé de reconnaître Marfa, qui l’appelait son fils !… Il l’a reniée publiquement. Mais une mère ne se trompe pas à une prétendue ressemblance. Cet homme qui ne voulait pas être reconnu était bien Michel Strogoff, un des courriers du czar.
Où est-il ? Qu’est-il devenu ? A-t-on pu s’emparer de lui ?
Après la victoire, tous ceux qui fuyaient le champ de bataille ont été arrêtés. Pas un des fugitifs n’a pu nous échapper, et Michel Strogoff doit être parmi les prisonniers !