Nous sommes journalistes, monsieur… deux reporters.
Ah ! oui, je sais, des reporters… c’est-à-dire une sorte d’espions !…
Espionne ! nous, espionne !
Monsieur, ce que vous dites est infâme, et j’en prends à témoin l’Europe tout entière !
Que m’importe l’opinion de l’Europe ! Je vous traite comme il me plaît, parce qu’on vous a pris parmi les Russes, qui sont mes ennemis, vous le savez bien !
J’ignorais que la patrie devînt jamais l’ennemie d’un loyal soldat !
C’était le soldat déloyal qui devenait le ennemi de son pétrie !
Et celui-là est un traître !
Prenez garde et souvenez-vous que je suis tout-puissant ici !
Vous devriez tâcher de le faire oublier.
Monsieur… (Se calmant.) L’insulte d’un homme de votre sorte ne peut arriver jusqu’à moi !
C’est naturel, colonel Ogareff, la voix ne descend pas, elle monte !
C’en est trop !
Il n’était pas satisfaite du tout !
Vous me payerez ce nouvel outrage et vous le payerez cher ! (Appelant.) Gardes ! (Un Tartare entre.) Que l’Anglais soit conduit hors du camp, avant une heure… et qu’avant une heure, l’autre soit fusillé ! (Il sort avec le Tartare.)