j’emportais la valise de mon Anglais, mais je la lui renverrai intacte !… Ah ! par exemple ! il n’y a que sa voiture que je ne pourrai pas lui renvoyer !
Pourquoi donc ?
Parce que c’est… ou plutôt c’était une télègue ! Vous savez, une télègue… une voiture à quatre roues ?…
Parfaitement !… Mais je ne comprends pas…
Vous allez comprendre… Nous partons… mon iemskik sur le siège de devant et moi sur le banc d’arrière ! Trois bons chevaux dans les brancards ! Nous filons comme l’ouragan ! À peine s’il est nécessaire de stimuler du bout du fouet nos trois excellentes bêtes ! De temps à autre seulement, quelques bonnes paroles jetées par mon iemskik ! Hardi, mes colombes !… Volez, mes doux agneaux ! Houp, mon petit père de gauche !… Enfin l’attelage tirait, tant et si bien que, la nuit dernière, un fort cahot se produit… crac ! Les deux trains de la voiture s’étaient séparés… et mon iemskik, sans entendre mes cris, continuait à courir sur le train de devant, tandis que je restais en détresse sur le train de derrière ! Et voilà comment je dus faire vingt verstes à pied, ma valise d’une main, celle de l’Anglais de l’autre, et voilà pourquoi je ne pourrai lui renvoyer qu’une demi-voiture !
Votre chambre est prête, monsieur.
C’est bien… Au revoir, monsieur Korpanoff.
Au revoir, monsieur.
Ah ! j’ai trouvé !
Qui donc ?
La véritable définition de la télègue !… Ce sera le mot de la fin de ma prochaine chronique ! (Écrivant sur son carnet.) « Télègue, voiture russe…