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Scène VI

Les Mêmes, LE GOUVERNEUR, puis un aide de camp.
(Le gouverneur rentre par la gauche, tenant un passeport à la main.)
LE GOUVERNEUR.

Tiens, es-tu content ? Regarde. (Il remet le passeport à Ivan.)

IVAN, après avoir lu.

Ah ! Excellence, avec un pareil permis, on passe partout !… Il n’y manque plus…

LE GOUVERNEUR.

Que ma signature, et je vais à l’instant même… (Il s’approche de la table, s’assied et prend ta plume. Un aide de camp entre.)

L’AIDE DE CAMP.

Un pli pour Son Excellence ! (Il remet un pli cacheté. Le gouverneur le lit.)

SANGARRE, à Ivan.

Mais il ne signera donc pas !

IVAN, bas.

Patience !

LE GOUVERNEUR, au général qu’il emmène à gauche.

Général, nous parlions tout à l’heure du colonel Ivan Ogareff ?

SANGARRE, à part.

Ton nom !

IVAN, bas.

Tais-toi !

LE GÉNÉRAL.

Ce traître qui fut cassé de son grade et condamné à mort pour avoir fomenté, une fois déjà, le soulèvement des Tartares.

LE GOUVERNEUR.

Oui, Ogareff, dont l’empereur a commué la peine en une perpétuelle détention dans la forteresse de Polstock. Eh bien, il s’est échappé récemment de sa prison. Voilà ce qu’on m’écrit du cabinet de Pétersbourg : Ivan Ogareff s’est enfui !… Il faut mettre toute notre police sur sa trace.