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JOLLIVET.

Non, certes, mais on croirait que monsieur le gouverneur a pour cette nuit transporté Moscou sous les tropiques ! Ce jardin d’hiver, qui relie les appartements particuliers de Son Excellence avec les grands salons de réception, est vraiment merveilleux !

LE GÉNÉRAL.

Que pensez-vous de cette fête, monsieur le reporter ?

JOLLIVET, montrant son carnet.

Voici ce que je viens de télégraphier, général :

Fête que gouverneur de Moscou donne en honneur de Sa Majesté Empereur de toutes Russies, splendide !

LE GÉNÉRAL.

À merveille ! Les journaux français parleront de nous en bons termes. Il en sera de même des journaux anglais, je pense, grâce à M. Blount, votre confrère.

JOLLIVET.

L’orgueilleux et irascible M. Blount, qui prétend que l’Angleterre, cette reine de l’univers, comme il l’appelle, et le Morning-Post, ce roi des journaux, comme il le nomme aussi, doivent toujours être informés les premiers de tout ce qui se passe sur le globe terrestre !

LE GÉNÉRAL.

Ah ! tenez, le voici.



Scène II

Les Mêmes, BLOUNT.
JOLLIVET.

Je parlais précisément de vous, monsieur Blount !

BLOUNT.

Oh ! c’était une grande honneur que vous faisiez…

JOLLIVET.

Mais non, mais non !

BLOUNT.

Que vous faisiez à vous-même !

JOLLIVET, riant.

Merci ! Il est charmant. — Avouez, monsieur Blount, que si vous avez