Page:Les voyages au théâtre par A. D'Ennery et Jules Verne.djvu/279

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

DIXIÈME TABLEAU

La pêche à la baleine.

Par un changement à vue, la côte disparaît, et la scène est occupée tout entière par la mer. On aperçoit au dernier plan une baleine qui, en évoluant, se rapproche, grandit, bat l’eau de sa formidable queue, rejette l’air par ses évents, et ouvre son énorme bouche garnie de fanons.


Scène I

PAGANEL, ROBERT, MULRAY.
(Tous trois arrivent par la gauche dans une baleinière. Paganel, à l’avant brandit son harpon ; Mulray, à l’arrière, gouverne avec la godille.)
PAGANEL.

Tenez ! elle vient de disparaître) la pointe de l’île !… Ah ! la voilà ! une magnifique baleine !

TOUS.

Elle revient !

PAGANEL.

En avant. Mulray, ferme ! ferme ! Attention !

WILSON.

Elle ne nous voit pas !

PAGANEL.

Heureusement ! Comment, vieux loup de mer, vous ignorez que c’est le moment le plus propice !

(La baleinière s’approche, et Paganel lance son harpon qui s’enfonce dans le flanc de la baleine.)

Arrière partout !

TOUS.

Arrière !

(La baleinière recule. La baleine, après avoir frappé l’eau de sa queue, fait tomber Paganel à la mer et plonge en même temps.)

MULRAY.

Le malheureux !

ROBERT, va pour s’élancer.

Ah ! je peux le sauver…