Page:Les voyages au théâtre par A. D'Ennery et Jules Verne.djvu/254

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ELMINA.

Je passais pour un homme…

BOB.

Mais c’est fini. Je reconquiers mon sexe et mon habit de marin ! Plus de ces bandeaux féminins ! (Il s’arrache sa perruque.) Rends-moi le chapeau ! (Il lui prend et le met sur sa tête.) Et je pourrai donc fumer ma… (Prenant la pipe que porte Elmina dans la poche de sa veste.) Elle en a une !… Oh ! bonheur ! As-tu du feu ?…

ELMINA, huilant le briquet.

Mais oui, mais oui !… attends, voilà !

BOB.

Elle a du feu !… Ah ! il y a si longtemps que je n’ai eu le bonheur d’en griller une, comme disent les Français !

ELMINA, lui donnant du feu.

Eh bien ! grille, mon petit Bobinet, grille tant que tu voudras !…

BOB, fumant.

Hum ! quelle joie ! quelle délice… ma femme, mon sexe et ma pipe ! Je retrouve tout à la fois !

(Chantant d’une voix très forte.)

Sur l’avant
Va flairer la brise ;
Sur l’avant
Va flairer le vent !

BOB et ELMINA, ensemble.

Sur l’avant
Va flairer la brise ;
Sur l’avant
Va flairer le vent !

(Bob et Elmina exécutent une gigue.)

ARABELLE, paraissant au fond.

Ah ! ciel !


Scène VIII

Les Mêmes, ARABELLE, puis PAGANEL.
ARABELLE, les séparant.

Horreur ! horreur ! abomination !