Page:Les voyages au théâtre par A. D'Ennery et Jules Verne.djvu/253

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

BOB.

Tu sais, chère bien-aimée, que je n’avais pas l’intention de te faire boire tant que ça !…

ELMINA.

Tu sais, ô mon adoré, que je ne voulais pas te noyer tout à fait ! Je t’aimais !…

BOB.

Je te chérissais !…

ELMINA.

Mon Bob… mon Bobinet !

BOB.

Mon Elmina chérie ! (Lui palpant les bras et la figure.) Ô ciel ! mais ça résiste !… Non, ça n’est pas une ombre !

ELMINA, même jeu.

Ce n’est pas un fantôme !

BOB.

Non, non ! je suis bien moi !

ELMINA.

Et moi, moi !… Et moi, moi !

BOB.

Vivante !

ELMINA.

Il est vivant !…

(Ils s’embrassent plusieurs fois de suite et très vite.)

BOB, criant.

Ah ! que c’est bon !

ELMINA, criant.

Ah ! que c’est bon !

BOB, se levant.

Plus d’affreuses terreurs !

ELMINA, même jeu.

Plus d’horribles remords !

BOB, gravement.

Ah ! si l’on savait ce que c’est que le remords… on hésiterait quelquefois à tuer sa femme !

ELMINA.

Tu m’as été fidèle, n’est-ce pas ?…

BOB.

Parbleu ! Je passais pour une femme… Et toi ?