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pour la barbe à la température de trente-cinq degrés l’hiver et dix-sept degrés l’été. Enfin tous les aménagements de la maison, éclairée et chauffée au gaz, composée de cinq chambres et trois cabinets que Monsieur occupe dans Saville-street, me sont déjà familiers, et Monsieur n’aura pas même à me mettre au courant.

FOGG.

Vous connaissez mes conditions ?

PASSEPARTOUT.

Je les connais.

FOGG.

Bien ! Quelle heure avez-vous ?

PASSEPARTOUT, sortant un énorme oignon de son gousset.

Six heures quarante-sept.

FOGG.

Tous retardez.

PASSEPARTOUT.

Que Monsieur me pardonne ! c’est un oignon à échappement.

FOGG.

Vous retardez de quatre minutes. N’importe. Il suffit de constater l’écart. Donc, à partir de ce moment, six heures cinquante et une minutes du soir, ce jeudi trois octobre 1872, vous êtes à mon service. Allez.

(En ce moment, Fogg déplie son journal qui, suivant la coutume anglaise, n’est jamais coupé, et bientôt il a disparu derrière l’immense feuille qui mesure plusieurs mètres carrés.)

PASSEPARTOUT, examinant son maître.

Je me tiens aux ordres de Monsieur… (À part.) Enfin me voilà tranquille et sûr de me reposer indéfiniment.


Scène IV

FOGG, FLANAGAN, STUART, RALPH, SULLIVAN
et autres membres du club.
(Ils entrent par la porte du fond.)
STUART.

Ah çà ! mon cher Sullivan, où en est cette affaire du vol de deux millions qui a été commis, il y a quinze jours, à la Banque d’Angleterre ? Vous en êtes le gouverneur et vous devez pouvoir nous renseigner à cet égard.